Entretien avec Claire Marchand-Tonel, nouvelle directrice de l'Aract Occitanie

Publié le 06/01/2022

Synonyme de renouveau, ce début d'année coïncide pour l'Aract Occitanie avec l’élection d’un nouveau président, Grégory Bourrel, et l'arrivée d'une nouvelle directrice, Claire Marchand-Tonel.

Claire Marchand-Tonel, vous avez rejoint l’Aract Occitanie au mois de novembre au poste de directrice. Pouvez-vous nous présenter votre parcours en quelques mots ?

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Mon parcours professionnel a débuté dans le monde de la santé comme infirmière. J’ai ensuite suivi une évolution assez classique comme cadre de santé dans de grands centres hospitaliers puis directrice d’institut de formation sanitaire. J’ai donc eu l’occasion de m’intéresser de près, tout au long de ma vie professionnelle, aux questions de santé au travail, comme la pénibilité, l’exposition aux risques professionnels dont les risques psychosociaux, aux effets de l’organisation sur le travail, ainsi qu’aux questions de reconnaissance, d’égalité professionnelle, etc. Autrement dit, au lien entre les conditions de travail, la santé et la performance. 

Pour répondre à ces problématiques, j’ai complété ma formation par un master en analyse du travail et développement des compétences, dispensé à l’époque par le CNAM et l’IFCS de Montpellier. Cette formation m’a beaucoup aidée à appréhender les questions de qualité de vie et de conditions de travail de façon systémique. C’est dans ce cadre que j’ai découvert les métiers et les structures qui, comme l’Aract, s’intéressent plus spécifiquement à ces questions. J’ai moi-même pu mener quelques interventions en tant que consultante, auprès d’établissements de soins et de professionnels de santé libéraux.

Est-ce dans le cadre de votre formation à Montpellier que vous avez fait connaissance avec l’Aract ?

En réalité, je connaissais déjà depuis plusieurs années les actions de l’Aract, entre autre en tant qu’adhérente au Resact, une association hébergée dans les locaux de l’Aract qui s’intéresse elle aussi aux questions d’activité et de conditions de travail.
J’avais aussi eu de bons échos des interventions de l’Aract en entreprise et dans des établissements médico-sociaux. J’ai également eu l’occasion de croiser certains chargés de mission sur des actions comme le Projet OMéGA (Occitanie Métiers Grand Âge), initié par l’ARS, auquel j’ai contribué en tant que représentante d’organisme de formation sanitaire. 

Pour quelles raisons avez-vous eu envie de rejoindre notre association ?

Rejoindre l’Aract était pour moi l’occasion de mettre à profit et de renouveler la perspective sur mon parcours de professionnel de santé et de manager, tout en renforçant l’articulation avec mon parcours universitaire, m’étant récemment engagée dans un doctorat qui articule sociologie de la santé et sociologie du travail.

En restant dans le monde associatif et les missions de service public, que je connais bien et auxquels je suis attachée, l’Aract représente donc une suite logique de mon parcours professionnel. Enfin, en devenant directrice de l’Aract Occitanie, j’ai la chance de poursuivre ma carrière professionnelle dans ma région d’adoption, où il fait vraiment bon vivre !

Quels sont les projets de l’Aract Occitanie en 2022 ? 

L’année qui débute va être un moment de changements importants, pour le monde de l’entreprise mais aussi pour le réseau Anact-Aract.

Le monde du travail et de l’entreprise doit faire face à des évolutions constantes, qu’elles soient liées à des changements organisationnels, des évolutions sociétales ou à des facteurs impondérables comme la crise sanitaire.
Or on sait désormais que la pérennité des entreprises ne peut pas être dissociée des questions de santé, de qualité de vie et conditions de travail, d’un dialogue social de qualité, de formation et prévention de la désinsertion professionnelle, etc. C'est sur tous ces aspects que l'Aract Occitanie est attendue. Aussi, l’enjeu pour notre structure est d’être présente et pertinente dans ses propositions d’accompagnement des entreprises et de ses salariés, sur tous ces sujets, tout en tenant compte des spécificités de chaque territoire. Concernant nos thématiques de travail enfin, l’Aract Occitanie veut aussi être en mesure de répondre aux nouvelles préoccupations des entreprises. Nous allons donc explorer le lien entre travail et environnement pour intégrer véritablement les enjeux sociaux et environnementaux dans l’activité de l’entreprise. La question du numérique ne peut pas non plus être laissée de côté, par les changements majeurs qu’elle introduit dans les usages et les relations de travail. Les questions de l’environnement et du numérique sont d’ailleurs liées, puisqu’une étude récente anticipe que le trafic internet mondial représentera près de 7% des émissions de gaz à effet de serre en 2040. Dans ce contexte, la transformation des entreprises doit pouvoir penser la productivité de demain en intégrant ces questions. Nous souhaitons aujourd’hui développer des expérimentations dans les structures de notre région puis diffuser largement les enseignements construits et permettre à chacun d’être acteur sur ce sujet dans son entreprise.

L’année 2022 va représenter aussi un tournant pour le réseau Anact-Aract dont fait partie l’Aract Occitanie. En effet, les parties prenantes ont engagé un processus destiné à consolider juridiquement la structure à même de garantir nos capacités d’agir dans les années à venir. Nous aurons donc, nous aussi, à déployer de l’intelligence collective pour réussir ce tournant sans perdre le sens de notre activité. 

Enfin, puisque c’est d’actualité, quels sont vos souhaits pour cette nouvelle année ?

Mon souhait est de poursuivre et renforcer la dynamique qui existe autour de l’Aract Occitanie, que ce soit entre les partenaires sociaux qui assurent la gouvernance de l’association, au sein de l’équipe de l’Aract et dans le réseau. Je compte pour cela m’appuyer sur tout le travail de qualité qui a été réalisé avant mon arrivée par tous ces acteurs, dont Frédéric Dumalin, qui vient de partir à la retraite et que je remplace.

L’objectif final, c’est bien sûr de mieux répondre aux besoins des TPE-PME, de les accompagner dans les nombreux changements actuels et à venir. Pour cela, l’Aract et le réseau doivent en permanence travailler à se rendre plus visibles et à rendre leur action plus lisible, ce qui se traduira logiquement par la consolidation de nos partenariats.