Recueil de nouvelles Aract Occitanie 2021

Publié le 07/01/2022
Recueil de nouvelles Aract Occitanie 2021 - couv

Recueil de nouvelles Aract Occitanie 2021

Auteur(s) :
Aract Occitanie
Auteurs participants au Concours de Nouvelles 2021
Nombre de pages :
208

Dans le cadre de la 18ème édition de la Semaine pour la qualité de vie au travail (SQVT) et pour la 16ème année consécutive, l'Aract Occitanie en partenariat avec la librairie SAURAMPS a organisé un concours de nouvelles sur le thème du travail.

Cette année encore, de nombreux auteurs ont pris la plume, pour partager avec nous, lecteurs, leur regard particulier sur le monde du travail. Ce recueil compile les nouvelles sélectionnées par le jury.

Bonne lecture !

 

Préface

Travail dans les deux sens

C’est pendant mes lointaines études à la faculté de Nanterre qui était, à l’époque, voisine d’un bidonville où logeaient des ouvriers algériens de Renault que j’ai découvert le double sens du mot travail.
Son origine, nous avait exposé un professeur de sociologie, est le verbe latin « tripaliare » qui signifie tourmenter, torturer. Ce n’est qu’au XVI éme siècle avait-il ajouté que ce terme a lentement évolué vers la signification que nous lui donnons aujourd’hui. Et il n’a désigné pendant longtemps que les tâches difficiles et dangereuses comme, par exemple, les douze travaux d’Hercule dont certains étaient peu attrayants. Cette acception n’a pas disparu de nos jours puisque nous désignons toujours par le mot travail l’accouchement qui n’est pas une partie de plaisir.
Cette introduction à un cours professoral portant sur l’esclavage et le servage m’a éclairé sur le mépris dans lequel les classes sociales fortunées et oisives ont bien longtemps tenu les travailleuses et les travailleurs.
Dans la Bible, le travail est une punition infligée à l’homme. Tout comme les douleurs de l’accouchement à la femme.
Dans la civilisations grecque, berceau dit-on de la démocratie occidentale, le travail était l’apanage des esclaves et il en sera de même durant de nombreux siècles et dans de nombreux pays.
En France, par exemple, et jusqu’à la Révolution de 1789, les nobles ne pouvaient travailler sans déchoir. Les taches physiques étaient réservées à ce qui se nommait « le tiers état » dont les membres, agriculteurs, artisans et marchands, étaient les seuls à payer des impôts.
Dans la littérature, le monde du travail semblait indigne d’être un de sujet de roman. Du moins jusqu’à Emile Zola avec, entre autres œuvres Germinal. Sans oublier Victor Hugo et Les travailleurs de la mer. 
C’est à partir de cette période que travailleuses et travailleurs ont pu revendiquer leur statut et le faire reconnaître comme non avilissant. En témoigne la Commune de Paris, premier mouvement révolutionnaire ouvrier. De même que l’idéologie communiste qui a fait de la condition de prolétaire un titre de noblesse avec, en URSS du moins, un traitement dévalorisant et souvent cruel pour ceux qui ne l’étaient pas.

Les textes soumis par les candidats au concours de nouvelles proposé par l’Aract reflètent bien cette ambivalence du mot travail qui fait actuellement partie des thèmes récurrents de la campagne pour l’élection présidentielle de 2022.
La lecture des nouvelles proposées ici démontre que le travail peut-être tout à la fois une contrainte difficilement supportable mais aussi une source de fierté et de satisfaction.
C’est cette seconde signification qui peut, sans réticence, s’appliquer au travail d’écriture auquel se sont livrés les auteurs publiés dans ce recueil. Quel que soit le résultat obtenu, il m’a paru toujours provenir d’une volonté de bâtir un ouvrage correspondant à une idée née dans l’esprit de l’auteur et destinée à des lecteurs inconnus. Si certains textes ont semblé aux membres du jury souffrir d’imperfections, cela n’a rien de surprenant. Le travail d’écriture, comme les autres, nécessite un sérieux apprentissage et de multiples révisions assorties de retouches. Ou même parfois d’une reconstruction presque totale.
Les écrivains professionnels n’échappent pas à cette règle. Il suffit de consulter les diverses versions de nouvelles et de romans d’auteurs reconnus qui nous sont parvenues pour être conscients du travail acharné auquel ils se sont livrés. Marcel Proust, pour ne citer que lui, avant de juger publiable une seule page de « À la recherche du temps perdu », en rédigeait l’équivalent de plusieurs. Et, au grand désespoir de son éditeur, apportait encore d‘ultimes retouches juste avant le départ du manuscrit chez l’imprimeur.

J’ai cru percevoir à la lecture de la plupart des nouvelles les traces de ce travail de recherche du mot le plus juste et de la construction de la phrase exprimant le mieux la pensée de leurs auteurs. Ni l’originalité du sujet ou du décor ni la créativité dans la conception des personnages ne suffisent en effet pour parvenir à la construction d’une histoire.
Il faut du travail. Et encore du travail. Au meilleur sens du terme. Le plaisir apporté aux auteurs par ce travail désintéressé d’écriture à propos du travail dit alimentaire explique sans doute en partie l’abondance surprenante pour moi des œuvres proposées à la lecture des jurés et, grâce à cette publication, à celle d’un plus large public.

Francis ZAMPONI
Président du jury 2021

 

Postface

Le travail, une histoire de continuité et de transmission

Cette année, parmi les plus de 120 nouvelles qui ont animé les délibérations du jury, nombreuses sont celles qui abordent les questions complémentaires de la continuité de l’activité et de la transmission. 
La question de la continuité de l’activité se pose avec une acuité renouvelée dans le contexte de transformations multiples qui affectent le monde du travail, accélérées par l’épidémie de COVID qui est venue modifier le rapport au travail de nombreux salariés, renforçant les problèmes d’attractivité de certains métiers et/ou de certains territoires. 
Avec la question de la continuité se pose aussi celle de la transmission, des savoir-faire, des « trucs du métier », des informations et compétences nécessaires pour faire du « bon boulot ».
Les auteurs des nouvelles nous proposent de les aborder tantôt du point de vue des chefs d’entreprise, tantôt de celui des travailleurs, qu’ils soient artisans ou salariés.

Pour les chefs d’entreprise, la question est traitée par exemple à travers la difficulté à trouver un successeur pour sa petite entreprise ou son exploitation agricole. Où le trouver ? Comment l’attirer et le convaincre de s’engager ? Comment s’assurer qu’il sera fidèle à l’« esprit maison », aux valeurs et aux méthodes muries année après année ? 
Dans une autre temporalité se pose la question de savoir comment transmettre des informations cruciales à l’artisan ou au compagnon qui, des centaines d’années plus tard, devra intervenir pour une réparation sur un ouvrage d’art aussi sensible que la flèche d’une prestigieuse cathédrale. 
Pour les salariés, la question de l’activité est aussi intrinsèquement liée à celle de la transmission et de la continuité. Nombreuses sont les nouvelles qui s’intéressent à l’apprentissage et l’acquisition puis la mise en œuvre des savoir-faire techniques ou relationnels, des codes sociaux, voire des stratagèmes permettant de s’extraire d’un travail lorsqu’il devient intenable…
D’autres nouvelles abordent aussi la question du délitement des collectifs, de la désaffection pour certains métiers ou la difficulté liée à certaines conditions de travail. Comment ne pas s’épuiser face au turn-over dans les entreprises? Comment se reconnaître dans son travail quand le sens se perd et que les conditions pour faire du « bon travail » ne sont plus réunies ?

Comme en écho avec les sujets traités par les auteurs des nouvelles de cette année, le réseau Anact-Aract est lui aussi concerné par des enjeux de continuité, de transmission et de valorisation des acquis, pour aller plus loin dans la réalisation des missions qui lui sont confiées. 
C’est vrai pour l’Aract Occitanie, avec l’arrivée d’une nouvelle direction qui pourra s’appuyer sur une équipe experte et engagée, sur le travail réalisé ces dernières années, ainsi que sur l’implication constante des partenaires sociaux dans la gouvernance de l’Aract. Cette continuité permettra de soutenir et développer les activités « cœur de métier » de l’Aract : identifier les sujets émergents en matière de santé au travail et de conditions de travail, d’organisation et de performance globale, expérimenter pour innover, mettre en forme et diffuser les résultats des travaux vers le plus grand nombre, dynamiser l’offre à destination des TPE-PME et consolider dans cette perspective les partenariats indispensables à la réalisation de ces activités. 
Pour le réseau Anact-Aract ensuite, dont la fusion se prépare pour le 1er janvier 2023. Elle offre l’opportunité de trouver un nouvel équilibre propre à garantir la réalisation des missions de service public qui lui sont confiées en préservant le paritarisme de projet, la capacité à générer et mener des actions répondant aux besoins et enjeux régionaux et, en définitive, à articuler intégration et subsidiarité. 

Claire MARCHAND-TONEL et Frédéric DUMALIN 
Directrice(teur) de l’Aract Occitanie
Délégué(e) régional(e) de l’Anact

 

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