Comment les valeurs de l’ESS peuvent-elles irriguer les pratiques de gouvernance, de management des équipes et les relations sociales ? Tel était la question centrale du séminaire qui s’est tenu le 24 juin 2014 à Réalis devant 70 participants.
Organisé, sous l’impulsion de La Région, par le groupe des têtes de réseaux ESS et animé par l’Aract, ce séminaire avait pour but de poursuivre le travail de capitalisation sur les différentes problématiques QVT, engagé depuis 2012 avec le colloque et le guide QVT dans l’ESS.
Dans son accueil aux participants au nom de la Direction du Développement des entreprises de La Région, Benoît HOLLEY, à l'origine de cette initiative, a rappelé les enjeux du développement de l’ESS dans la région et le travail engagé depuis 4 ans par le groupe de travail des têtes de réseaux sur la thématique qualité de vie au travail.
Dans une introduction aux débats, Frédérik MISPELBLOM, professeur à l’université d’Evry a mis en évidence l’idée suivante : si les valeurs et le sens sont importants dans l’ESS, (même si elle n’en a pas le monopôle) ils nécessitent d’être traduits et prolongés par des pratiques alternatives de management.
La première table ronde était consacrée au thème "Gouvernance, modèle démocratique et dialogue social dans l’ESS"
André CANO, ancien directeur de l’INTEFP, dans le cadre d’un exposé sur les enjeux et la place du dialogue social, a montré que le management et le dialogue social dans les organisations de l’ESS gagneraient en efficience et en qualité à s’inspirer du socle de valeurs de l’ESS et de l’engagement social et moral de ses acteurs.
Marion POLGE et Colette FOURCADE, universitaires à Montpellier ont fait part des travaux du groupe de recherche Coeptis.
Le travail mené en coproduction avec des professionnels de l’ESS a permis d’identifier les formes d’un co-leadership entre président et directeur, creuset d’un management innovant caractérisé par des principes de gouvernance spécifiques des décisions en intersection et un leadership dual.
Des responsables d’entreprises de l’ESS, Simon COSSUS, Enercoop, Laurent RODRIGUES, Cleaning bio, Xavier PEQUIN, CPCV Sud-Est, ont illustré ces travaux avec des témoignages centrés sur le montage et la réalisation de projets entrepreneuriaux qui impliquent fortement direction, élu et salariés.
La 2ème partie du séminaire était consacrée aux pratiques managériales.
Patrick CONJARD, chargé de mission à l’Anact a proposé aux participants d’intégrer le modèle du management du travail dans leur approche du pilotage des structures de l’ESS : prise en compte de la réalité du travail et repositionnement des cadres sur une mission d’assistance à la réalisation du travail : rôle de traduction, soutien et animation de la discussion sur le travail comme leviers d’efficacité et de QVT.
Les résultats du baromètre QVT dans l’ESS, présentés par Marine BOYER de Chorum-cides, comme le témoignage d’Antoine SOIVE d’une entreprise d’insertion, Drôle de Pain, corroboraient cette approche en mettant en évidence les attentes des salariés vis-à-vis de leur encadrement.
En conclusion, un travail en profondeur au sein de l’ESS sur la coordination entre fonction de gouvernance, de direction, l’implication des salariés et le dialogue social constituent un levier important pour le développement de l’ESS et l’affirmation de ses valeurs.
