« Le travail dans les entreprises d’insertion », tel était le thème du petit-déjeuner de rentrée organisé par le Midact, le 12 septembre dernier. Retours d’expériences, partage et témoignages sur une démarche riche d’enseignements, pour un public de professionnels à la pointe des évolutions en la matière.
L’équation que le Midact et l’UREI –Union régionale des entreprises d’insertion- se sont conjointement engagées à résoudre n’est pas des plus simples : comment allier performance économique et bien-être au travail ? Autrement dit : comment concilier impératifs de rentabilité et réussite dans l’accompagnement vers le milieu professionnel pour des salariés en contrat d’insertion ?
« Au départ, nous avions identifié le malaise d’une population particulière, les conseillers en insertion professionnelle. Avec le concours du Midact, nous avons finalement construit un projet plus large d’analyse des conditions de travail comme ressource à la prévention des RPS et à l’insertion », indique Karine Roux, déléguée régionale de l’UREI. Une expérience que Caroline Ragazzi, chargée de mission au Midact, présente comme un projet aux multiples enjeux, avec un objectif fort pour le Midact : une appropriation partagée par la fédération et les entreprises d’insertion de la conduite du projet et des actions à conduire. « À travers l’analyse de la situation de travail, il s’est agi de déterminer des axes d’amélioration des conditions de travail pour mieux accompagner les parcours individuels des personnes en insertion et prévenir les risques psychosociaux de tous », précise l’experte.
Une problématique spécifique
« Dans toute entreprise, travailler est une source permanente de tensions. En général, des compromis acceptables sont trouvés dans l’activité quotidienne et un équilibre s’installe », explique Caroline Ragazzi. Dans les entreprises d’insertion, ces contraintes sont à la fois renforcées -fortes exigences du travail sur certaines activités, des profils de plus en plus éloignés de l’emploi, turnover structurel… - et régulées : fonction spécifique mise en place, accueil formalisé. Selon les conditions de réalisation du travail, ces contraintes prennent le dessus et fragilisent le sens du travail, l’identité professionnelle et les relations professionnelles. « Le projet nous a conduit à identifier différents niveaux d’actions pour favoriser la conciliation entre les attentes/besoins des salariés et la réussite économique de ces entreprises », poursuit la chargée de mission.
Perspectives d’essaimage
« Au-delà de la conduite du projet, l’enjeu pour l’UREI est d’accompagner l’ensemble de ses adhérents –38 entreprises à ce jour- dans ce type de démarches», souligne Karine Roux. Grâce à ce projet, la fédération a acquis une méthodologie pour intervenir dans les entreprises d’insertion avec toute une panoplie d’outils : fiche d’analyse des demandes, trame d’analyse des situations à risques, outil de suivi des plans d’actions… « C’est bien notre rôle que d’impulser ces actions. Nous en sommes porteurs auprès de l’ensemble des structures d’insertion par l’activité économique, qu’elles relèvent ou non du secteur marchand. En Midi-Pyrénées, ce sont 216 structures qui sont potentiellement concernées par ce projet innovant! », se réjouit la déléguée régionale.
Valérie Ravinet
L’enjeu : une nouvelle approche du travail dans les entreprises d’insertion : entre tensions et ressources mobilisables, les conditions de travail deviennent atout ou frein à l’insertion.
L’action : Le projet comporte deux volets. Le premier a été conduit par le Midact et l’Union régionale des entreprises d’insertion –UREI-MP- entre septembre 2010 et avril 2012, auprès de 10 entreprises volontaires, issues de divers secteurs d’activités (espaces verts, restauration, entretien, tri de déchets…), de taille, localisation géographique sur la région et statut différents. Le second réalisé par le Midact a été développé auprès de la fédération pour qu’elle intègre les conditions de travail et la prévention des risques psychosociaux dans son appui. Plus de 250 salariés ont été directement concernés par cette action.
Le thème : la prévention des risques psychosociaux dans les entreprises d’insertion, dans le cadre d’un projet portant sur l’amélioration des conditions de travail et l’outillage de la fédération.
La méthode : alternance de temps collectifs inter entreprises et de diagnostics individuels réalisés avec le concours de consultants spécialisés. Un projet qui a mobilisé une vingtaine de personnes, sur deux ans.
